Approches & méthodologies
Approches : le métier d’agronome de développement vise en priorité l’agriculture familiale (idem pour l’élevage et la pêche artisanale) qui par son développement offre un support socioéconomique certain pour les populations bénéficiaires et les économies locales.
Sont ciblées d’abord les petites et moyennes exploitations agricoles et PME. Les unités de production de grandes tailles (privées ou publiques) sont également prises en compte à condition de manière collaborative à une prospérité de l’économie collective locale ou nationale.
Pour tous les projets entrepris par l’Expert, de nombreux principes sont à respecter :
→ les milieux (agraires/ ruraux) sont marqués par leurs caractères complexes et systémiques que tout projet de développement devra intégrer ;
→Priorité à une gestion sociale et rationnelle de l’eau notamment dans les zones arides en s’inspirant des savoirs locaux et des modes de gestion et d’organisation communautaires ;
→ Association (agriculture/élevage) assurant la reproduction de la fertilité des agrosystèmes ;
→ L’agroforesterie : comme système de culture incontournable en zones arides tel est le cas des projets menés par l’Expert dans les oasis des pays du Maghreb et en terres sahéliennes ;
→ Préservation et valorisation de l’agro-biodiversité comme moyen de garantie de la sécurité et souveraineté alimentaire fragilisées par la monoculture. Là aussi les savoirs populaires locaux sont source de compréhension et de décision avant tout projet de développement ;
→ Le participatif : en inversant le « Top down » par le « Bottom up », et ce par l’implication des acteurs bénéficiaires du projet de développement dans toutes les étapes de son cycle et en donnant la parole aux paysans et particulièrement aux femmes rurales …
→ L’organisation volontariste des producteurs et peu importe le nom ou la nature de l’organisation (groupement formel ou informel, coopérative, association professionnelle…) tout projet de développement en milieu rural nécessite un minimum d’organisation des acteurs ayant subit un renforcement de capacités en mesure de leur permettre de porter le projet, de le défendre et d’en assurer la pérennité. La professionnalisation des OP représente un chantier de taille pour les intervenants en développement rural.
Sont privilégiés des projets intégrés avec un ancrage dans un contexte socio-économique global et complexe considérant la durabilité économique comme écologique et sociale.
Depuis plusieurs années la banque mondiale comme les autres bailleurs de la coopération multilatérale et bilatérale encouragent des projets de développement à vocation Climato-intelligence.
Les filières agricoles et agroalimentaires (dites chaines de valeur) représentent de véritables moteurs de de création de richesse et de croissance au sein de l’économie rurale villageoise.
La multifonctionnalité de l’agriculture mérite de valoriser d’avantage ses atouts dans des domaines extra-agricole comme la préservation des paysages agraires et le tourisme rural ou agroécologique…
Méthodologies et outils : quel que soit la nature de mes interventions en tant qu’expert agronome & agroéconomiste et selon mes différents postes : soit comme chef de projet, coordinateur de projet, chef de mission, assistant technique & évaluateur : le point de départ étant avant tout le diagnostic et la compréhension d’une situation de référence d’un agrosystème renseignant sur : le contexte politique et socioéconomique, stratégies et politiques publiques de développement, le marché national ou local, situation de la sécurité alimentaire, l’économie des ménages et moyens d’existence, les bailleurs et projets existants, les principaux acteurs et le fonctionnement des chaines de valeur concernées, contexte agroécologique, outils et moyens de production, l’organisation des producteurs et rôle de la femme rurale…etc…
La consultation de la documentation institutionnelle et entretiens avec les principaux décideurs et acteurs au niveau centralisé permet de de collecter les données globales en matière de politiques publiques, stratégies, bailleurs et acteurs de développement locaux et étrangers.
Sur le terrain l’expert a recours aux outils de compréhension et d’intervention suivants :
→ 2) Diagnostic de système agraire : selon mon professeur Marcel Mazoyer, célèbre ingénieur agronome et enseignant-chercheur français aujourd’hui professeur émérite à AgroParisTech : « Un système agraire est un mode d’exploitation du milieu historiquement constitué, un système technique adapté aux conditions bioclimatiques d’un espace donné, et répondant aux besoins et conditions sociaux du moment ». Le système agraire est composé de système de culture, système de production et système d’élevage. (Voir plus de détail)
→ 1) Lecture des paysages agraires
Source : livre de poche « Comprendre l’agriculture familiale, Diagnostic des systèmes de production ». Co-auteurs – Nicolas Ferraton et Isabelle Touzard
→ 3) Evaluation de la sécurité alimentaire et moyens d’existence dite aussi (Household Economy & livelihood) : concepts et outils d’analyse développés par plusieurs ONG comme Save the Children ou Action Contre la Faim (ACF) et la FAO comme plusieurs autres agences onusiennes engagées dans l’appui à la sécurité alimentaire, la résilience et le développement. (Voir plus de détail
→ 4) Analyse – filières (chaines de valeur) : outil permettant de cartographier les bassins de production, d’observer le mouvement des flux et d’identifier le système d’acteurs et stratégies. A l’issue de l’analyse, l’expert peut élaborer un plan de développement de la filière. (Voir plus de détail)
→ 5) Plan de Développement Local (PDL) : en tant qu’expert, je me suis souvent inspiré dans mes interventions d’un processus dit PDL développé par la coopération allemande (GIZ) dans plusieurs pays du sahel comme le Tchad.
A l’échelle d’un bassin versant, Il s’agit d’une approche très participative basée sur une planification locale et décentralisée donnant le temps suffisant au diagnostic participatif communautaire et suivi par des (aller/retour) fréquent et séances de restitutions avec les communautés avant toute proposition et mise en œuvre de projets. (Voir plus de détail)
→ 6) Gestion de cycle de projet : célèbre et incontournable outil en ingénierie de projets de développement. A été développé par plusieurs bailleurs multilatéraux et bilatéraux, agences onusiennes et ONG. Il existe plusieurs versions selon le type d’acteurs mais les principes et orientations sont grosso modo semblables. « La matrice cadre logique » en est l’élément central. (Voir plus de détail)
→ 7) Evaluation de projet : processus incontournable intégré au cycle de projet qui consiste à émettre une appréciation le long des principales étapes d’un projet donné en dehors du suivi-évaluation en continu mené par les gestionnaires internes au projet : (i) en étape (zéro) avant-projet par l’évaluation de la situation de référence donnant lieu à une proposition de projet, (ii) en mi-parcours, (iii) et en fin de parcours à la clôture. Généralement menée par une équipe multidisciplinaire impartiale externe au projet et mandatée par le bailleur ou l’ordonnateur national du projet…
Elle analyse le niveau de réalisation des résultats attendus mais aussi des résultats non prévus en étudiant la chaîne de résultats, les processus, les facteurs liés au contexte et les relations de causalité en utilisant des critères appropriés tels que la pertinence, l’efficience, l’efficacité, les impacts et la durabilité. Il est souvent proposé par le demandeur de l’évaluation ce qu’on appelle des questions évaluatives précises auxquelles l’équipe évaluatrice doit absolument répondre. Là aussi il existe plusieurs manuels d’évaluation où chacun des bailleurs associe des axes d’évaluation tels que le genre et l’écologie spécifiques à sa politique de développement. (Voir plus de détail)
→ 8) Mise en place de système de suivi-évaluation axé sur les résultats avec apprentissage & capitalisation : outil de suivi et planification au service du responsable de la mise en œuvre du projet. (Voir plus de détail)
