Salah NAJAH | Expert International - Agro- Économiste
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Organisation de l'atelier sous-régional maghrébin - Programme: Growing Diversity

Le programme Growing Diversity est un processus international d’échanges sur les expériences des communautés locales actives dans des projets de conservation de la biodiversité agricole et alimentaire. Le processus offre la possibilité aux acteurs de terrain de se rencontrer, d’échanger et d’élaborer une stratégie globale pour la valorisation de leurs expériences et le maintien de la biodiversité. Ce projet a été initié en janvier 2000 par quatre ONG européennes : GRAIN, SSNC, CROCEVIA et Pain pour le monde. Des ateliers régionaux ont été mis en place au cours de l’année 2001 en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Ces rencontres ont abouti à l’identification de contraintes et d’enjeux. Des recommandations seront portées  par des représentants des ateliers régionaux à une Conférence mondiale qui aura lieu au Brésil en mai 2002.

Ma contribution fut dans la recherche de financement, l’organisation logistique et la coordination au niveau local  et aussi avec les coordinateurs régionaux pour l’international.

L’atelier sous-régional maghrébin s’est tenu dans  la ville oasis d’El Oued, au Sahara algérien, du 4 au 7 novembre 2001, organisé par l’association locale Rammal, avec la collaboration des ONG BEDE (France) et GRAIN (Espagne). Le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie étaient représentés par des communautés locales d’agriculteurs ou de pêcheurs accompagnés des membres d’ONG et d’institutions nationales. De même étaient présents les responsables de la coordination internationale, et des autres sous régions d’Afrique. Les langues de travail étaient l’arabe et le français, avec des traductions particulières berbère et en anglais. Six expériences représentant des communautés et écosystèmes très divers ont été présentées, illustrées par des documents photos. Des produits de terroirs ont été exposés. Des visites de terrain ont été organisées pour faciliter l’échange avec des agriculteurs d’oasis traditionnelles, avec des responsables de collectivités locales, des journalistes et des industriels conditionnant les dattes.

Ces différentes expériences, touchant la conservation de la biodiversité agricole en zone aride présentent des problématiques communes qui ont été discutées en trois groupes de travail. Le premier groupe s’est préoccupé du support de la biodiversité : l’eau et les sols. Le second groupe a échangé sur les stratégies de valorisation économique des variétés locales. Le troisième groupe a inventorié les principales contraintes auxquelles sont confrontées les communautés en matière de législation et d’organisation.

Les discussions des groupes de travail sur ces trois thématiques ont été synthétisées dans une déclaration commune intitulée: l’Appel d’El-Oued.

Les organisations participantes

ADD : Association de développement durable créée en 2000, ses objectifs sont :

– La protection et le développement du couvert végétal
– La création et la mise en œuvre de projets de développement
– L’organisation de campagnes de sensibilisation pour la conservation des ressources naturelles
– Le renforcement et l’appui des associations locales
– L’établissement de relations de coopérations avec les structures, organisations et institutions de recherche nationale et internationale qui ont les mêmes objectifs.
– L’adhésion aux réseaux d’organisations internationales de développement durable
– Entreprendre toute action qui entre dans le cadre de ses objectifs.

ADL : Association pour le développement local créée en 1996. Dans le cadre du projet Tanant de Recherche action pour le développement local en zone de montagne,

les objectifs du programme sont :

– L’amélioration des revenus
– La conservation et la restauration des ressources naturelles
– La réalisation et la maintenance des infrastructures sociales
– La formation et la promotion des ressources humaines
– L’amélioration des conditions d’hygiène et de santé
– La gestion du projet en concertation constante avec les habitants concernés

ADPF : Association pour le développement et la promotion du figuier en Kabylie. Association créée en 1999 par des paysans de la région,

composée de techniciens en agriculture, de fonctionnaires des services agricoles… Le directeur de la chambre d’agriculture de la Wilaya de Béjaïa est vice-président de cette association installée dans la daïra des Beni- Maouche distante de quelques 80 km au Sud de la Wilaya de Béjaïa. A noter que dans cette région, pas une famille ne possède pas au moins une cinquantaine de figuiers, d’où l’importance de cette culture aux yeux des habitants. L’objectif principal de l’ADPF est de réhabiliter la culture du figuier dans l’économie de montagne.

APEB : l’Association pour la protection de l’environnement de Beni Izguen a obtenu son agrément en 1989.Programme de sensibilisation de la population. Intervention dans les établissements scolaires, sorties sur le terrain, réalisations d’herbiers. Programme de réhabilitation du système de protection contre les inondations de l’Oued. Mise en place d’activités de désensablement pour accroître la capacité de rétention en eau. La région est rocailleuse et inondable : toutes les eaux ruissellent dans la vallée. Création d’un centre de formation en agro-écologie. L’APEB fait partie du comité de suivi du projet de gestion participative de la biodiversité du palmier dattier.

Organisation de l’atelier 3

ASOC : Association pour la sauvegarde de l’oasis de Chénini créée en 1995, ses premiers travaux de recyclage des déchets du palmier pour le compostage ont démarré en 1997. Des expériences de fertilisation des sols par le compost ont été menées par un petit nombre d’agriculteur au début, puis par un nombre croissant avec davantage d’échanges entre eux. L’ASOC a un programme de réhabilitation de l’oasis de Chénini.

L’agriculture oasienne est basée sur une production à trois étages nécessitant beaucoup d’eau. Il existe une concurrence de l’industrie pour la consommation en eau.

Mise en place de systèmes pour économiser l’utilisation d’eau. Volonté d’appuyer la production de semences pour fournir du travail aux agriculteurs et préserver l’indépendance alimentaire de la région.

 BEDE : Bibliothèque d’échanges de documentation et d’expériences créée en 1994, facilite l’échange d’information et des savoirs sur l’environnement entre des associations et des institutions, au Sud et au Nord, par :

– l’animation d’une veille sur les enjeux émergents,
– la mise en mouvement de l’information en valorisant les savoirs locaux et en diffusant de la documentation spécialisée,
– le tissage de liens entre acteurs du Sud et du Nord sur des problématiques partagées,
– l’ouverture d’espaces d’échanges et de débat.

GRAIN : Genetic Resources Action International est une

organisation non gouvernementale internationale dont le but est de promouvoir des actions contre l’une des principales menaces qui pèse sur l’alimentation mondiale et la sauvegarde des moyens de subsistance : l’érosion génétique. La disparition de la diversité biologique, particulièrement dans les pays « génétiquement riches » du Sud, sape les fondements mêmes de l’agriculture durable puisqu’elle supprime les possibilités de choix pour le futur et qu’elle prive les individus des ressources indispensables à leur survie. L’érosion génétique est encore plus grave que l’extinction de certains gènes, cela représente aussi la disparition du choix pour prendre des décisions pour le développement futur.

PELUM : (Participatory Ecological Land Use Management) est une association qui a pour objectif d’aider les communautés locales dans la gestion durable des ressources naturelles à partir de leur propre savoir-faire. PELUM s’intéresse plus particulièrement au domaine agricole et utilise des approches participatives. PELUM est un réseau d’associations. Elle rallie plus d’une cinquantaine d’organisations qui travaillent avec les communautés locales d’Afrique de l’Est et du Sud.

PNBA : Le Parc national du Banc d’Arguin existe depuis 19 ans. Depuis quelques années, les populations résidentes au Parc, les Imraguen, sont associées au processus décisionnel. Elles sont devenues de véritables acteurs de conservation des ressources halieutiques. Des coopératives villageoises de pêcheurs ont vu le jour dans le cadre d’un projet de développement FIDA/PNUD.

RAMMAL : Dans un contexte de catastrophe écologique liée à la remontée de la nappe phréatique à cause de l’homme, l’association RAMMAL a été créée en juillet 2000. Ses membres sont des jeunes, des fonctionnaires, des retraités. Le Souf est constitué d’un archipel d’oasis. La disparition de l’oasis doit être évitée à tout prix. L’association a pour objectifs la protection de la faune et de la flore de la région. RAMMAL souhaite lier des liens avec d’autres associations.